Frédéric BEIGBEDER, Un roman français

Publié le par Lucretius

"Ni violé, ni tabassé, ni abandonné à la DASS, je suis juste un le deuxième fils d'un couple originaire du Sud-Ouest de la France." Beigbeder n'a rien vécu de particulièrement sensationnel, ou si cela s'est trouvé par hasard, il ne s'en souvient plus. Il n'est pas non plus convaincu de la nécessité de raconter sa vie. Mais il le fait. On se demande pourquoi. Le livre est mince, le style pauvre, les chapitres très courts. Il a raison : plus les doses sont petites, plus le lecteur a la sensation d'avoir fini quelque chose. À défaut d'extase littéraire, on aura la satisfaction de lire vite ce Roman français, sans que ce soit un pensum. Ce n'est pas que ce soit très intéressant, mais on ne s'ennuie pas franchement non plus. Beigbeder a fort heureusement un sens de la distance et de la formule, qui, à certains endroits, le rendent plaisant. Au milieu de ce fatras de souvenirs qu'on oublie vite, la scène de l'arrestation de l'auteur pour usage de stupéfiants se dégage par sa cocasserie. Et Beigbeder a beau s'indigner et revendiquer ses droits EN UTILISANT LES MAJUSCULES POUR SE FAIRE ENTENDRE VU QUE PERSONNE NE L'ÉCOUTE, on n'arrive pas à le prendre au sérieux. En dépit de sa mondanité et de son expérience de la société, Beigbeder est un grand naïf : c'est pourquoi, tout compte fait, il n'est pas horripilant.

BEIGBEDER (Frédéric), Un roman français, Grasset, 2009.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> Je suis entièrement d'accord avec ta dernière phrase : Beigbeder est finalement très touchant, lorsqu'il laisse un peu tomber son côé "je m'incruste aux soirées". Ce qui donne un beau roman, bien<br /> meilleurs que "99 francs" ou "L'amour dure trois ans".<br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> et bien moi, il m'horripile. Je n'avais rien lu de lui, c'est fait... Pas convaincue, mais je crois quand même la démarche sincère.<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> Qu'on soit horripilé ou indulgent, je crois qu'on partage le même enthousiasme délirant.<br /> <br /> <br />